Vies de chien _ Laura Trompette

 

Résumé : 

Tom a le ronflement facile, les intestins capricieux et il déteste les chats. Quoi de plus banal pour un bouledogue français ? Mais, coincé dans son box à la SPA, il prend conscience qu’il y a pire dans la vie.
Maël, sans soutien parental, erre dans le système de l’aide sociale à l’enfance depuis son plus jeune âge. L’adolescent a fait de la guitare son exutoire et n’a qu’une quête : trouver une famille d’accueil.
Les chemins accidentés de Tom et Maël vont se croiser dans la maison d’Alicia, Jacques et leur fils, Pierre. Cinq personnalités et un défi : cohabiter.

 

Mon avis : 

Il y a des situations où l’on a beau être très entouré, on est pourtant très seul. C’est le cas de Tom, un parmi tant d’autres dans un chenil de la SPA. Et de Maël, un parmi tant d’autres dans un foyer pour enfants.

Des lieux précaires, où l’expression de soi disparaît au profit de l’adaptation, pour que les jours passent le plus agréablement possible, en admettant que ce soit possible.

Certains attendent longtemps, certains attendent toujours. D’autres cessent d’espérer, acceptent cette fatalité qui les frappe. D’autres ont plus de chance, et trouve refuge dans un foyer qui leur donne la possibilité de s’ouvrir, de s’épanouir. D’exister. 

Je souhaite remercier Laura Trompette pour ce très beau roman. Je n’avais pas accroché à Hello, et étais donc un peu méfiante au sujet de Vies de chien, d’autant plus que le sujet “famille d’accueil” me touche au coeur, me concerne, et que je craignais un traitement caricatural ou négatif. 

Ça n’a pas été le cas. D’un chapitre à l’autre, le lecteur accompagne chaque membre de cette extra-famille qui se découvre. Tout m’a semblé très juste. Dans le regard de cet enfant heureux d’avoir trouvé un espace accueillant, qui espère qu’on ne le mette pas à la porte. Dans la jalousie de ce fils, qui se sent dépossédé de son espace, de sa vie, qui a du mal à partager. Dans le jeu d’équilibriste des parents, entre leurs bouleversements professionnels et dans la façon de soigner leurs relations avec leur fils et ce jeune garçon fragile qu’ils prennent sous leurs ailes.  

Et puis il y a Tom, ce chien si attachant, qui du bout de son museau ratatiné a un sacré flair pour comprendre les émotions humaines et devient le ciment sur lequel peut se bâtir cette nouvelle vie. 

Vies de chien porte une histoire belle, sensible, drôle, juste. Merci, Laura. Merci vraiment pour cet hommage aux familles d’accueil. Une vocation plus qu’une profession. Un choix de vie qui bouleverse tous les équilibres, qui inclut des moments difficiles, mais qui offre tant de possibilités d’avenir à des enfants qui en ont besoin. Merci pour ces supers-parents d’accueil que je respecte immensément. Merci pour mon papa et ma maman, piliers de plus d’un vie.