Jules

Jules _ Didier Van Cauwelaert (Le Livre de Poche) 

Quatrième de couverture : « À trente ans, Alice recouvre la vue. Pour Jules, son chien guide, c’est une catastrophe. Il perd son rôle, son but sur terre. En plus, on les sépare. Alors, il se raccroche à moi. En moins de vingt-quatre heures, ce labrador en déroute me fait perdre mon emploi, mon logement, tous mes repères. Il ne me reste plus qu’un obsession – la sienne : retrouver la jeune femme qui nous a brisé le cœur. » 

 
Chronique : 

Jules, c’est une histoire drôle, touchante et parfois triste. Celle d’un chien, d’un homme et d’une femme dont le destin va subitement basculer. Jules, le chien, est un personnage délicieux. Au caractère fort. Né et éduqué pour guider et porter assistance aux malvoyants, sa vie prend un tournant horrible quand sa maîtresse recouvre la vue. Alice, la jeune ex-aveugle, subit elle aussi un choc. Cette opération miraculeuse remet toute sa vie en question, sa relation conjugale avec Fred, et son rapport aux hommes. Perdue, elle se cherche. Zibal, quarante ans, est lui aussi un personnage en errance. Surdiplomé, divorcé, spolié, il est vendeur de macaron au moment où il rencontre Alice et Jules. Dès lors toute sa vie va radicalement changer. 

Ce roman est un conte heureux, qui nous permet de suivre trois destins qui s’unissent pour n’en faire qu’un. Une histoire d’amour entre deux êtres, mais aussi une histoire d’amour entre humain et chien. Une douce folie qui nous mène en laisse sans difficulté de la première à la dernière page. 

Le récité est partagé entre deux narrateurs : Zibal et Alice, qui se partagent les chapitres. Sous la plume de Didier Van Cauwelaert, ils nous font part de leur doutes, de leurs sentiments, de leur analyse du comportement humain et canin. Ce partage des chapitres rend l’ensemble d’autant plus agréable à lire. 

Jules est aussi un doux hommage à ces chiens d’aveugles qui rendent tellement plus beau le quotidien des malvoyants, et un hommage à ceux qui éduquent ces animaux pour en faire de véritables accompagnants. 

— Le plus : un sujet choisi très original, que devient le chien d’un aveugle lorsqu’il perd sa raison d’exister ? Ce pourquoi il a été formé ? 

Il s’est mis à chasser. À traquer, pister, draguer sur la plage et dans les rues. La moindre canne blanche, le moindre fauteuil roulant réveillait la pression intérieure sans laquelle il se sentait perdu. Mais Trouville est un petit village où les gens s’entraident, et les personnes à mobilité réduite étaient déjà en main. Alors, il se rabattait sur les étrangers.