La Porte 

La Porte _ Magda Szabó 

 
Quatrième de couverture : « La Porte est une confession. La narratrice y retrace sa relation avec Emerence Szeredás, qui fut sa domestique pendant vingt ans. Tout les oppose : l’une est jeune, l’autre âgée ; l’une sait à peine lire, l’autre ne vit que par les mots ; l’une est forte tête mais d’une humilité rare, l’autre à l’orgueil de l’intellectuelle. Emerence revendique farouchement sa liberté, ses silences, sa solitude, et refuse à quiconque l’accès à son domicile. Quels secrets se cachent derrière la porte ? » 

 
Chronique : 

Il s’agit d’une lecture commune avec Adélaïde, d’amour des mots. Vous retrouverez son avis sur son compte Instagram.

J’ai vécu cette lecture en deux temps. 

La lecture de la première partie m’a parue longue. Très longue. Je ne savais pas où tout ça nous mènerait. La narratrice raconte sa relation étrange avec sa femme de ménage. Elle prétend l’aimer mais nous parle surtout de tout ce qui, chez cette vieille femme, pouvait l’excéder. C’est un assez long étalage de disputes. Si bien qu’on se demande où est l’amour entre ces deux femmes que tout oppose. J’ai ressenti dans la première partie une interminable guerre d’ego autour d’un chien, personnage à part entière du livre. Pas top à lire, d’autant plus qu’on a l’impression que tout recommence continuellement. 

Fort heureusement, ça s’est nettement amélioré pour moi vers la 200e page. À partir de ce moment il se passe enfin des choses concrètes, inédites et rythmées qui ont su m’accompagner avec plus d’envie et de curiosité jusqu’à la fin du livre. Cette partie est plus humaine, et nous met face à divers sentiments (compassion, tristesse, incompréhension…) pour des raisons que je ne dévoilerai pas, pour ne pas révéler l’histoire à celles et ceux qui voudraient le lire. 

Ce roman me laisse donc un sentiment mitigé. Aussi bien sur le fond, comme je vous l’explique plus haut, que sur la forme. L’auteura a un style assez particulier avec lequel je n’ai pas vraiment adhéré. Beaucoup de phrases multi-kilométriques (il n’est pas rare de trouver des phrases de plus de dix lignes) et une ponctuation que j’ai parfois trouvée déroutante. Il m’est arrivé à plusieurs reprises de devoir reprendre des phrases du début pour être certaine de bien en avoir saisi la teneur… 

En bref, cette lecture n’est pas un coup de cœur. Je ne dirais pas non plus que c’est une déception, car la seconde partie m’a sauvée d’une lecture que je trouvais alors, effectivement, ennuyeuse. 

— Les moins : pas particulièrement emballée par cette lecture je ne lui trouve pas de point positif majeur. Je regrette la longueur de la première partie et ces longueurs de phrases. 

C’est moi qui ai tué Emerence. Je voulais la sauver, non la détruire, mais cela n’y change rien.