Le Premier Siècle après Béatrice 

Quatrième de couverture : « Que peut-il arriver lorsque des sortilèges millénaires se conjuguent à une science moderne aussi performante que dépourvue d’éthique ? Au départ il y avait de mystérieuses fèves, réputées favoriser les naissances des garçons, trouvées par le narrateur sur un marché égyptien. Puis ce fut la raréfaction, un peu partout, des naissances féminines. Commença alors l’épopée d’un homme passionnément attaché à la « féminité du monde »… »


Mon commentaire : 

C’est avec une grande curiosité et beaucoup d’attentes que je me suis plongée dans ce roman. J’ai lu, au cours de mes études, Léon l’africain, du même auteur, et j’en avais gardé un bon souvenir. La plume d’Amin Maalouf m’avais tenue sans difficulté et le récit m’avait fait voyager dans le temps. Ce livre-ci est très différent. Difficilement comparable. Et je dois avouer qu’il me laissera un souvenir moins marqué que Léon l’africain.

Le narrateur, un professeur spécialiste des insecte, nous raconte comment, à cause d’une substance particulière qui permet aux couple de donner naissance à un garçon, le monde a basculé. Il raconte les premiers indices, sujets d’enquêtes pour sa compagne, journaliste passionnée. Et puis les réactions du monde, qui se voile la face d’abord, et qui se révolte ensuite. Mais bien trop tard. La substance a été achetée par trop de monde et ses effets sont irréversibles. Les courbes de la natalité ont été affectées, et avec elles, l’intolérance et la violence montent en flèche.

Que se passerait-il si, du jour au lendemain, les naissances féminines tendaient à baisser. Comment réagiraient les population à court, moyen et long terme ? Amin Maalouf laisse dans ce récit d’anticipation entrevoir quelques hypothèses loin d’être rassurantes, mais avec, certainement, une part de vérité.

Malgré quelques longueurs et des répétitions, le roman pose de nombreuses questions de morale et d’éthique qu’il n’est pas inutile de se rappeler de temps en temps.

— Le plus : le fond de l’histoire, le débat d’idée qui l’entoure est captivant. Il est question d’humanité, de choix personnels aux répercutions mondiales… Ce livre évoque un drame fictif mais qui s’inspire malheureusement de pratiques encore d’actualité dans certaines régions du monde.

— Le moins : le narrateur donne assez souvent l’impression de se répéter dans ses explications, nous éloignants de l’intrigue principale et du cœur du sujet qui, selon moi, perd en intensité.

Mon extrait choisi :