Mata Hari, la dernière danse de l’espionne

Mata Hari, la dernière danse de l’espionne _ Philippe Collas (French Pulp Editions) 

Quatrième de couverture : « Cent ans après la mort de Mata Hari, grâce à des pièces méconnues du procès et à des notes inédites du « Grand Inquisiteur » Pierre Bouchardon, dont il est le descendant, Philippe Collas rend enfin justice à cette éminente figure féminine du XXIè siècle.
15 octobre 1917 : la danseuse Mata Hari est exécutée à l’aube pour haute trahison. Comment la reine du Paris de la belle-époque a-t-elle pu finir devant un peloton d’exécution à Vincennes ? Dans ce livre, des cabarets parisiens à son procès pour espionnage en passant par les Indes Hollandaises, celle qui fut successivement princesse orientale, demi-mondaine et agent double brille enfin de tout son éclat : celui d’une femme bien trop vive et bien trop douée pour son époque. »

 

Chronique : 

Je remercie French Pulp Editions pour l’envoi de ce livre* ! J’ai grâce à lui suivi un joli cours d’Histoire où les intrigues autour d’une jeune femme trop confiante se mêlent à l’horrible réalité de la Première Guerre Mondiale. Aussi pédagogique que divertissant.

*et je m’excuse pour cette chronique assez longue, j’ai fait le plus court possible, je le jure!

Cette biographie de Mata Hari m’aura été très instructive sur tous les plans. Elle m’a permis de découvrir qui était cette femme dont le nom est bien connu mais dont le destin l’est beaucoup moins. La première strip-teaseuse ne pourrait se résumer à cette seule dénomination. C’est une femme redoutablement belle, et qui le sait. Grâce à une bonne éducation elle se fait habilement passer parfois pour une noble anglaise, parfois pour une créature venue d’Orient. Elle joue de sa multiplicité d’identités et devient une des premières reines des nuits parisiennes du XXème siècle. Irrésistiblement attirée par le costume militaire, elle enchaîne les conquêtes auprès des soldats et généraux en tous genres, et de diverses nationalités. Son aisance dans les salons parisiens et berlinois ne passent pas inaperçus : alors qu’une guerre éclate en 1914, elle est repérée et recrutée par les services d’espionnages allemands, mais semble changer son fusil d’épaule au contact des services secrets français. Tout celà pour des motivations pour le moins futiles en temps de guerre : loin des convictions patriotiques, notre belle danseuse semble plutôt courir après la richesse, qui lui permet de mener librement la vie qu’elle souhaite.

Son amour pour les hommes (dont un en particulier) et sa nécessité permanente d’argent la pousseront à commettre, sans qu’elle en prenne la mesure, des erreurs qui la conduiront au poteau d’exécution. A moins qu’elle ait été piégée…

Ce livre est une bible d’informations. Le récit de la vie de Mata Hari est ponctué d’extraits de documents (des lettres, des extraits de ses interrogatoires…) qui font toute la lumière sur ce cas exceptionnel. On y découvre une femme bourrée de contradictions. Intelligente et inconsciente, prudente et imprudente, honnête et mythomane, qui n’aura eu de cesse d’impressionner ses admirateurs comme ses (très nombreux) détracteurs.

On est aussi observateur d’une époque majeure de notre histoire moderne. De la vie mondaine du début du siècle à l’atrocité de cette première guerre mondiale, nous sommes plongés dans le passé avec beaucoup de crédibilité.
Cette histoire retrace le destin d’une femme, mais aussi de toute l’humanité, alors que dans les tranchées et « à l’intérieur », les combats font rage.

— Le plus : un double cours d’Histoire vraiment passionnant ! J’ai autant aimé découvrir le personnage de Mata Hari que les nombreuses anecdotes (bravo à l’auteur pour le beau travail de recherche) sur les temps troublés du début du 20ème siècle. Je recommande !

— Le moins : des passages parfois redondants (il faut dire que le livre est assez épais et qu’entre chronologie inversée et chronologie classique, l’auteur a peut être voulu nous rappeler des éléments pour être certain qu’on ne soit pas perdu. Mais ce n’était pas nécessaire à mon goût). J’ai aussi regretté quelques fautes (ce qui arrive), mais une erreur de datation m’a mis le doute un petit moment et j’ai sorti mes doigts pour compter les années et m’assurer de la bonne date (un passage indique 1899, alors qu’il s’agit, je pense de 1889).

 

Vu la taille de la chronique je vous fait grâce d’un extrait, mais n’hésitez pas à lire l’ensemble du livre si vous aimez l’Histoire !