Métaphysique des tubes 

Métaphysique des tubes _ Amélie Nothomb 

Quatrième de couverture : « Parce qu’elle ne bouge pas et ne pleure pas, se bornant à quelques fonctions essentielles – déglutition, digestion, excrétion –, ses parents l’ont surnommée la Plante. L’intéressée se considère plutôt, à ce stade, comme un tube. Mais ce tube, c’est Dieu. Le lecteur comprendra vite pourquoi, et apprendra aussi que la vie de Dieu n’est pas éternelle, même au pays du Soleil Levant… »

 
Chronique : 

Quelle histoire étrange. Je me doutais que lire du Nothomb serait une petite révolution littéraire pour moi. Je m’attendais à plonger dans un univers différent, particulier, barré. Me voilà servie. 

Au menu : récit de la petite enfance d’Amélie. Pendant les deux premières années de sa vie elle n’est qu’un tube. Un nourrisson inerte, qui ne pleure pas, ne bouge pas. Une « Plante » comme ses parents l’appellent alors. Un tube qui laisse passer les fluides. Et qui se prend pour Dieu, soit dit en passant. 

J’avoue que c’est assez déconcertant. Mais cela a piqué ma curiosité et la plume de l’auteur belge aidant j’ai plongé. 

Mais voilà que le bébé se réveille. Pendant six mois il n’est que colère ! Sa rencontre avec du chocolat blanc en fera, à ses 2 ans et demi, un enfant normal. Enfin, « normal », tout est relatif. L’enfant marche, parle, comme un autre. Mais ses pensées et préoccupations ont quelque chose d’adulte. Difficile parfois de se rappeler que tout se passe dans la tête d’une enfant de trois ans. Qui, à trois ans, songe déjà au suicide ? 

 
En bref : 

L’ensemble, bien que déroutant et déjanté, est léger, drôle et avec des petites touches de philosophies à la sauce « Amélie, 2 ans et demi ». La lecture, si l’on ne cherche pas à se demander où débute la fiction, est très agréable et divertissante. Oui, j’ai apprécié. Non, ce ne sera pas mon seul et unique Nothomb ! 

 
— Le plus : l’enfance d’Amelie Nothomb se passe au Japon. C’est un plaisir de retrouver une histoire qui se passe dans ce pays qui ne cesse de m’intriguer. 

— Le moins : il y a des moments qui m’ont agacée, quand la petite fille, se prenant pour Dieu, tombe dans le narcissisme.  

Puisqu’on ne me prenait pas au sérieux, je m’y mettrais seule. Je ne voyais pas où était le problème. J’avais appris par moi-même à faire des choses autrement remarquables : parler, marcher, nager, régner et jouer à la toupie.