Le Diable en personne

Le Diable en personne _ Peter Farris (Editions Gallmeister

Quatrième de couverture : « En pleine forêt de Géorgie du Sud, au milieu de nulle part, Maya échappe in extremis à une sauvage tentative d’assassinat. Dix-huit ans à peine, victime d’un vaste trafic de prostituées régi par le redoutable Mexico, elle avait eu le malheur de devenir la favorite du maire et de découvrir ainsi les sombres projets des hauts responsables de la ville. Son destin semblait scellé mais c’était sans compter sur Leonard Moye,  un type solitaire et quelque peu excentrique, qui ne tolère personne sur ses terres et prend la jeune femme sous sa protection. Une troublante amitié naît alors entre ces deux êtres rongés par la colère. »

 

Chronique : 

Bienvenue dans l’univers sombre des réseaux de prostitution, de la corruption à grande échelle et des morts par arme à feu qui finissent digérés par les alligators !

Je n’avais pas lu de thriller depuis bien longtemps, et celui-ci a été parfait pour me remettre un pied à l’étrier. De volume raisonnable (environ 265 pages), bien écrit, et alternant chasse à l’homme (ou plutôt à la femme, Maya) d’un côté, et tentatives de défense de l’autre.

Car Maya n’est plus seule. Prostituée, la jeune femme est devenue la cible à abattre. Son client privilégié, le Maire, lui a révélé sur l’oreiller des informations capitales que Maya, dont la mémoire n’a pas de faille, n’est pas prête d’oublier. Le seul moyen de préserver tout un réseau diabolique de corruption, de proxénètes et de violence est donc de la refroidir.
Mais tout ne se passe pas comme prévu, et Maya échappe à son triste sort et est recueillie par un homme peu ordinaire : Leonard Moye. Il vit seul, déteste la société, la ville, les gens… Et vit avec un mannequin de couture qu’il prend pour sa femme.

Taré ? Peut-être. Et aussi ultra-violent. Un détail qui aurait pu faire courir un grave danger à Maya, mais qui, au final, pourrait être son seul salut. Leonard et elle s’apprivoisent, et essaient d’échapper aux tentatives du Maire et de ses sbires de les éliminer.

J’ai beaucoup aimé cette lecture, simple, sans chichis. On y découvre un univers sombre où chacun use de violence, de mensonges ou de pouvoir pour arriver à ses fins. De tous les personnages principaux ou secondaires croisés, il me semble que pas un n’ait été totalement équilibré. Tous sont soit un peu (ou beaucoup) paumés dans leur vie, soit carrément d’abjectes personnages.

Et pourtant, dans ce fumeux tas de fumier, de belles parcelles d’humanité se révèlent. Comme la relation improbable et sincère qui naît entre un homme qui fuit ses semblables et une jeune femme qui a toujours été brutalisée par les hommes. On se prend immédiatement d’affection pour eux et on dévore les pages avec crainte et impatience en se demandant « sortiront-ils indemnes de cette guerre contre le Mal dans laquelle ils sont empêtrés malgré eux ? » . Car dans cette histoire, le diable n’est pas celui que l’on désigne !

En bref : une bien belle découverte ! Un roman où le suspense et la violence sont adoucis par la douceur de la relation entre Maya et Leonard.
Ce livre vous fait passer un moment très agréable.

Je remercie du fond du cœur les Editions Gallmeister qui m’ont permis de découvrir ce roman qui fait partie de la prochaine rentrée littéraire. Il sort en librairie le 17 août !

J’ai déjà lu et adoré deux romans issus de leur collection Totem (dont les couvertures sont fabuleuses) Bénis soient les enfants et les bêtes et L’oiseau du Bon Dieu, mais c’est mon premier Neo Noire. Et je pense que ce ne sera donc pas le dernier !