Le Chien noir _ Lucie Baratte

Mon avis

?(danger) ~ Il était une fois un conte qui commence comme bien des contes. Il était une fois une jeune et belle princesse prisonnière de son père, le roi Cruel. Il était une fois un roi venu d’un pays lointain pour l’épouser et lui offrir la liberté.

Il était une fois la fin du conte de fée et le début d’une histoire sombre. Car point de liberté pour la jeune imprudente. Dans son nouveau royaume tout est froid et sombre et son roi et plus cruel que Cruel. Seule la compagnie du jeune chien noir sauvé de l’orage semble apaiser cette jeune fille que la vie tourmente.

Difficile de choisir les bons mots pour parler de ce roman que certains lecteurs ont ici si bien présenté. Découvert suite à une rencontre #varionsleseditionsenlive avec @luciebaratte et @leseditionsdutyphon, le livre a eu un effet hypnotique sur nombre d’entre nous.

Comment ne pas succomber à l’appel de ces pages qui, dans un murmure, invitent notre âme d’enfant à replonger dans le plaisir des contes. Comment ne pas frissonner quand le roman gothique prend le pas sur le féérique et que l’effroi vient nous glacer l’échine. Comment ne pas tomber amoureux de ce roman quand chaque début de chapitre appelle à être lu et relu (j’en aurais partagé mille extraits, mais le mieux, c’est que vous le lisiez vous-même).

On savoure ce bonbon offert, et on se laisse tenter. Gourmand et inconscient on s’enfonce chaque fois un peu plus loin dans le paquet, et par la même occasion dans les ténèbres de ce château glaçant qui recèle des secrets bien plus sombres qu’on ose l’imaginer.

On se laisse porter par les mots, par le jeu rythmé des répétitions qui nous font vaciller. On se laisse charmer et piéger. On finit “sweet sixteen” et on espère, avec notre Eugénie, sortir entier de ce savant cauchemar.

C’est sombre, c’est glauque, c’est un conte pour adultes, la fin de l’innocence pour les enfants (non, ne leur lisez pas, ils ne sont pas prêts). Une façon magistrale de découvrir les Editions du Typhon.

PS: il était une fois une énième chronique qui commence par “il était une fois”. Veuillez me pardonner. J’ai cherché une alternative, mais je n’ai pas réussi à résister à ce sort lancé par @luciebaratte.

Le résumé de l’éditeur, Les éditions du Typhon

Dans un pays lointain, la jeune Eugénie est mariée de force au mystérieux Roi Barbiche par son père. Commence alors pour elle un voyage aux confins du monde qui l’entrainera dans un château rempli de noirceur.

Pensé à la fois comme une relecture de Barbe bleue, une réponse littéraire aux contes des Précieuses du XVIIIe siècle et aux romans magiques d’Angela Carter, Le chien noir s’inscrit dans une histoire féminine de la littérature. Celle d’Anaïs Nin, de Mary Webb, en passant par les sœurs Brontë ; des autrices qui refusent l’ordre établi et le bousculent par l’expression d’un désir éclatant. La mise en lumière de l’étrangeté personnelle devient ainsi une arme d’émancipation.