L’amour au tournant

L’amour au tournant _ Samir Kacimi (Editions du Seuil)

Quatrième de couverture : « Pour ses quatre-vingt-cinq ans, Nordine Boukhalfa, ancien chirurgien-dentiste veuf et solitaire persuadé que chaque jour nouveau est superflu, reçoit un cadeau assez inattendu de la vie… Il est dans un square d’Alger, en train de ruminer ses idées noires sur un banc, lorsqu’un inconnu vient s’asseoir à côté de lui et, sans lui laisser vraiment le choix, engage la conversation. La liberté de ton et l’optimisme étonnant de ce vieux sage excentrique ne tardent pas à piquer sa curiosité et c’est ainsi que les deux vénérables compères, tels deux philosophes péripatéticiens, décident de poursuivre leur discussion en marchant dans la ville. Ils feront la tournée des bars et des restaurants, et aussi le tour d’une grande question : un homme peut-il se passer de l’amour, fût-il plus près de l’hiver de sa vie que de son automne ?
Avec ce banquet platonicien à la mode algéroise, Samir Kacimi nous convie à un véritable festin littéraire, parvenant à tenir ses lecteurs en haleine par des moyens assez peu conventionnels et à pointer en filigrane, loin du folklore et des idéologies officielles, ce que peut être l’Algérie aujourd’hui. »

 

Chronique : 

Il est parfois des rencontres totalement inattendues… Et celle de Nordine et de Quassem en est bel et bien une. Le premier, veuf, ancien chirurgien, n’attend plus rien de la vie depuis 20 ans, si ce n’est qu’elle lui apporte la mort. Il erre. Jusqu’au jour où un autre vieillard prend place à ses côté sur un banc public et entame de force une conversation. D’abord méfiant, Nordine se laisse peu à peu séduire par les idées et le récit de son nouvel ami.

Commence alors un long échange sur la vie, l’amour, la mort… Captivés les deux hommes prolongent leur rencontre de cafés en bars, de bars en restaurants. Pour le plaisir d’échanger sur l’expérience que de longues années de vie leur ont forgée.

Ce petit livre se lit sans encombres, le texte est fluide et, par delà les questionnements existentiels, et la peinture (assez instructive) d’une Algérie que je connais peu (politique, patriotisme, vie de tous les jours…) une petite intrigue nous tient en haleine au fil des pages : qui est la fameuse Loubna qui semble avoir irrémédiablement marqué le cœur et la mémoire de Quassem?

En bref : j’ai apprécié cette lecture et avec elle la découverte de la plume de Samir Kacimi. Le seul petit bémol serait la simplicité exacerbée de quelques banalités échangées entre les deux hommes, qui contraste à mon sens un peu trop avec la discussion profonde et sérieuse qu’ils mènent tout au long du livre.

Je recommande ce livre à celles et ceux qui veulent découvrir agréablement la littérature algérienne.

Merci aux Editions du Seuil dont les rayons regorgent de belles lectures. C’est toujours un régal de plonger dans leurs ouvrages.