Une carte postale du bonheur _ Cristina de Amorim

 – Seramis – 

Résumé : 

Une femme sous emprise

Juliette vit depuis neuf ans avec un mari qui ne la fait plus rêver. Amoureuse de l’amour, elle le vit désormais par procuration en lisant Jane Austen et en élevant son petit garçon de cinq ans. Mais, à quinze jours de fêter son trentième anniversaire, Juliette suffoque et ne parvient plus à faire semblant. Elle décide de demander le divorce.

Quand son mari quitte le domicile familial, Juliette se retrouve plongée dans un état de fragilité et de confusion totale. Thomas débarque alors dans sa vie sans crier gare. Par ses attentions, ses cadeaux et sa présence parfois oppressante, il se rend rapidement indispensable. C’est le début d’une histoire d’amour qui ne va pas tarder à se transformer en une véritable descente aux enfers. En l’espace de quelques mois, Juliette se métamorphose pour devenir une personne qu’elle n’a jamais été : soumise, dépendante, à la recherche d’un physique qui n’est pas le sien. Thomas surveille non seulement son poids, mais aussi ses tenues, ses mails et le moindre de ses mouvements.

Ses amis ont beau l’exhorter à fuir cet homme qu’ils qualifient de pervers narcissique, Juliette ne veut rien entendre. Elle veut croire au bonheur et revient même sur sa décision de ne pas avoir d’autre enfant. À la naissance de son deuxième garçon, il lui faudra pourtant puiser dans ses dernières ressources pour ne pas sombrer définitivement et entamer un combat qui laissera des traces, indélébiles.

Tiré d’une histoire vraie. 

 

Mon avis : 

WOW ! Un livre, extrêmement grave et sérieux dissimulé sous un titre heureux et une couverture qui se veut fraîche, punchy, à la limite du comique. Une claque, pour ma part, si ce n’est une gifle. De celles qui piquent et dont on se souviendra longtemps. 

L’histoire de Juliette m’a captivée autant qu’angoissée. J’ai lu le livre avec envie et plaisir car tout est bien écrit et bien dosé, et que l’on veut absolument savoir comment ce drame va se terminer. Mais aussi avec crainte. On ne va pas se mentir, au fil des pages il n’y a pas grand chose d’heureux. Les rares parcelles de bonheur (contenues dans des espoirs de Juliette, mais aussi dans ses soutiens amicaux) finissent toujours par être anéanties. 

Il m’a fallu une bonne semaine pour lire ce roman. Non pas parce qu’il ne me plaisait pas, mais parce qu’il a nécessité de ma part des pauses. Les déboires de Juliette, véritablement prisonnière de ses sentiments pour Thomas et de l’emprise qu’il a sur elle, mettent le lecteur mal à l’aise. On a envie de lui mettre des claques à Juliette, de la secouer, de lui dire d’ouvrir les yeux. Ses proches le font. Mais rien n’y fait. Et au fond de nous, on sait que c’est inutile. On sait à quel point il est difficile de se libérer de sentiments et de situations complexes, même quand on a conscience que tout va mal. Cette histoire est une histoire vraie. Une histoire d’amour et de haine, d’emprises, d’espoir… Comme il s’en joue par millier chaque jour. 

J’ai assisté à la descentes aux enfers de Juliette avec impuissance, colère et douleur. Peu de livres ont eu le pouvoir de me rendre aussi mal à l’aise… Une carte postale du bonheur l’a fait. Je tire mon chapeau à Cristina de Amorim pour ce roman saisissant. Les émotions y sont extrêmement bien retranscrites, touchant le lecteur en plein coeur. Pile là où ça fait mal. 

En bref : je redoutais la lecture de ce livre car je pressentais qu’il me toucherait particulièrement. Ce fut le cas. Une carte postale du bonheur est un coup de coeur. Et un coup au coeur. 

 
 

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