Au sud de la frontière, à l’ouest du soleil

Au sud de la frontière, à l’ouest du soleil _ Haruki Murakami 

Quatrième de couverture : « Hajime a connu pour la première fois l’amour en compagnie de la douce Shimamoto-San. Séparés par la vie, il n’a pourtant jamais oublié. Aujourd’hui, à l’aube de la quarantaine, Hajime est devenu un homme ordinaire et s’est construit une vie agréable entre sa famille et un métier qui lui plaît. Ce fragile équilibre résistera-t-il à ses retrouvailles avec Shimamoto-San ? » 

 

Chronique : 

Après La course au mouton sauvage, me voilà replongée dans un Murakami. J’avais apprécié cette première approche avec l’auteur japonais et m’étais acheté un second livre dans la volonté d’explorer un peu plus l’univers Murakami. Et voilà que Maïté, de Mademoiselle Lit me propose une lecture commune. Je n’en avais encore jamais fait et c’est avec grand plaisir que j’ai accepté de partager cette nouvelle expérience avec elle, nos goûts littéraires semblant assez proches. 
Elle n’avait encore jamais lu Murakami et souhaitait remédier à ce manque. En ayant un dans ma PAL, le livre était tout choisi : nous avons plongé dans un voyage Au sud de la frontière, à l’ouest du soleil. Un voyage au cœur des sentiments. 

Nous suivons la vie du narrateur, Hajime, de son adolescence à ses quarante ans. Nous plongeons avec lui dans une longue introspection : ses sentiments pour son « premier amour » dont il effleure alors seulement la main. De sentiments qui bouleverseront toute sa vie, influant lourdement sur chaque relation qu’il aura avec les femmes. 
Étudiant, il brise le cœur de sa petite amie. Jeune adulte, il mène une vie de jeune adulte solitaire. Jusque au jour où il croise la femme qu’il épousera. Patron de sa propre affaire, homme marié, père de deux enfants. Il trouve enfin stabilité et vie sociale. Mais les apparences peuvent être trompeuses et ses retrouvailles avec son amie d’enfance bouleversent un équilibre fragile.  

Pourtant pas très adepte des histoires de cœurs, j’ai bien aimé cette lecture. Murakami nous propose un roman qui ne sent pas la rose, qui ne tombe ni dans le cliché, ni dans le pathos. Les tribulations amoureuses du narrateur ne m’ont semblé être qu’une excuse pour explorer les ramifications complexes du cerveau humain. 
On suit chaque réaction du narrateur face à ces divers événements qui le bousculent. Ce qu’il pense, ce qu’il aurait préféré penser, les réactions de son corps… Tout est décrit avec des mots simples et beaucoup d’honnêteté, de sorte qu’on ne peut s’empêcher de s’attacher à Hajime, qui n’est pourtant pas du tout l’homme parfait. Un homme troublé, doublement prisonnier : prisonnier de ses fantasmes et prisonnier de la réalité. 

Comme pour la Course au mouton sauvage, la fin, loin d’être claire et définitive est auréolée de mystère. Cela peut laisser assez perplexe. Elle donne au lecteur le pouvoir d’analyser les choses comme il l’entend. Cela peut dérouter, personnellement je n’y prête pas attention, gardant en mémoire plus que le fond de l’histoire, la teneur des ressentis et émotions et la façon dont Murakami nous propose de les explorer. 

— Le plus : j’ai été agréablement surprise de constater que dans ce roman-ci, il n’y avait pas de trop longues descriptions, ce que j’avais regretté dans La course au mouton sauvage.  

— Le moins : un peu de longueurs un peu après la moitié du livre ( je ne vais pas vous expliquer exactement à quel endroit au risque de vous spolier) ^^’ 

 
Envie d’en savoir plus et de confronter les avis ? Je vous conseille vivement de lire également la chronique de Mademoiselle Lit qui parle avec franchise de son ressenti autour de cette lecture. 

Après cette lecture commune de printemps, fort agréable j’espère renouveler l’expérience avec elle en été. J’espère que vous serez de la partie pour lire nos avis respectifs 😉