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Seule en sa demeure _ Cécile Coulon

Mon ressenti :
4/5

Quatrième de couv' :

À dix-huit ans, Aimée se plie au charme froid de Candre Marchère, un riche propriétaire terrien du Jura. Pleine d’espoir et d’illusions, elle quitte sa famille pour le domaine de la Forêt d’Or. Mais très vite, elle se heurte au silence de son mari, à la toute-puissance d’Henria, la servante. Encerclée par la forêt dense, étourdie par les cris d’oiseaux, Aimée cherche sa place. La demeure est hantée par le fantôme d’Aleth, la première épouse de Candre, morte subitement peu de temps après son mariage. Aimée dort dans son lit, porte ses robes, se donne au même homme. Que lui est-il arrivé ? Jusqu’au jour où Émeline, venue donner des cours de flûte, fait éclater ce monde clos. Au fil des leçons, sa présence trouble Aimée, éveille sa sensualité. La Forêt d’Or devient alors le théâtre de désirs et de secrets enchâssés.

Mon avis :

Quand Aimée accepte de devenir la seconde épouse de Candre Marchère et de devenir maîtresse de maison d’une grande demeure au milieu d’une épaisse forêt, elle n’imagine pas combien sa vie va changer.
Finis les instants d’innocence et de complicité avec son père et son cousin. Ici tout est lisse, triste, il plane un air de gravité sur lequel le temps semble s’être arrêté.

Alors qu’elle cherche sa place entre un mari trop distant et une bonne trop maternelle, Aimée donne peu à peu l’impression de s’effacer, de faire partie des meubles. Les jours coulent sur elle sans qu’on y prenne garde. Jusqu’au jour où, pour la rendre plus heureuse, son mari fait venir une professeure de musique. Avec Emeline viennent le plaisir d’exister à nouveau, le désir, mais aussi les questions… précipitant l’angoisse de la jeune mariée. Aimée se sent prisonnière d’un piège qu’elle peine à définir, car tout ne semble pas très clair au domaine Marchère.

J’ai lu ce livre avec une vraie avidité. Le cadre m’a immédiatement plu et l’ambiance austère, le mystère entourant les lieux et la famille brisée de Candre Marchère m’ont portée sans peine (au point de devoir prendre sur moi pour refermer le livre avant de dormir et en garder pour le lendemain). J’ai été ainsi hypnotisée jusqu’au dénouement, assez inattendu, mais aussi, j’ai trouvé, précipité. Me laissant orpheline, un peu seule, encore pleine de questions auxquelles je n’aurai pas de réponses.

Seule en sa demeure est un roman très habillement écrit. J’ai savouré les phrases, les idées, posées là simplement, mais si efficaces pour incarner cette forêt aussi bien que les postures et préoccupations des personnages. J’attendais beaucoup de ma rencontre avec la plume de Cécile Coulon et je ne suis pas déçue.

Je reste malgré tout sur ma fin, frustrée comme une enfant gâtée à qui on refuse un dernier bonbon. C’est peut-être l’effet voulu, si c’est le cas, c’est réussi. Je me suis retrouvée seule en fin de lecture. Enfin presque, puisque joliment accompagnée par @stelphique, avec qui j’aurai pu partager mes ressentis et mon appétit. Son avis est à retrouver sur son compte Instagram ou sur son blog.

333 pages

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– Rendez-vous sur le site de l’éditeur, L’Iconoclaste.