Le Serpent majuscule _ Pierre Lemaitre

« Avec Mathilde, jamais une balle plus haute que l’autre, du travail propre et sans bavures. Ce soir est une exception. Une fantaisie. Elle aurait pu agir de plus loin, faire moins de dégâts, et ne tirer qu’une seule balle, bien sûr. »

Ce roman est particulier. Dernière publication en date d’un Pierre Lemaitre, il s’agit surtout de ses adieux au genre policier. Mais un étrange adieu, puisque ce roman est en fait son premier polar. Écrit dans les années 80 et resté à l’état de manuscrit jusqu’à cette année, il permet à l’auteur de boucler la boucle. 

Pour moi, c’est une première lecture de Pierre Lemaitre, donc impossible de faire des comparaisons. 

Je dois dire que j’ai bien aimé. Dès le début, nous savons qui est l’assassin. Et son profil original a de quoi faire sourire. Une vieille dame à qui chacun donnerait le bon dieu sans confession… Sauf que la dame en question et un tueur à gages au sang froid. Très froid.

Pourtant, l’une de ses missions ne se passe pas comme prévu. Quelques « fantaisies » dans la façon d’éliminer la cible. Et puis des manquements au protocole mis en place par son employeur… Rien de volontaire pourtant. On sent que Mathilde perd le fil de sa mémoire. Et le contrôle. 

Le Serpent majuscule est un polar, certes, mais j’ai surtout aimé le suivre non pour l’intrigue, mais pour savoir quelle serait la prochaine boulette de Mathilde. Le contraste entre les erreurs mortelles qu’elle enchaîne et la totale certitude qu’elle a d’être dans le juste m’ont beaucoup fait sourire et m’ont fait lire le roman avec une certaine délectation. C’est piquant, drôle, et un peu noir quand même.

 

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